[Retour sur expérience] Une journée pédagogique au Fort de Guyancourt

Le 4 octobre 2024, Faine a organisé une journée pédagogique au Fort de Guyancourt, réunissant près de 110 professionnelles de la petite enfance autour du thème « L’évolution des familles et l’accompagnement des parents ». En associant conférences interactives, ateliers collaboratifs et mises en situation inspirées du théâtre forum d’Augusto Boal, cet événement a su allier théorie et pratique pour créer un moment riche en échanges, en émotions et en apprentissages. Pour en savoir plus sur les coulisses de cette journée, nous avons recueilli les témoignages de Catherine Clorennec, François Simonot et Céline Houdemont.

  • Catherine Clorennec est infirmière puéricultrice de formation, avec une solide expérience en milieu hospitalier, en direction de structures d’accueil et en enseignement. Formatrice et coordinatrice du secteur Petite enfance chez Faine depuis 2024, elle accompagne les professionnels en alliant expertise technique, pédagogie et approche systémique.
  • François Simonot est consultant formateur et thérapeute. Il intervient dans le champ social en analyse des pratiques professionnelles, régulation institutionnelle et d’équipe. Il intervient sur les dispositifs formatifs pour les professionnel·les de l’enfance et de la petite enfance et les travailleurs sociaux.  
  • Céline Houdemont est consultante et formatrice depuis plus de 20 ans, spécialiste de l’ingénierie pédagogique et de l’intervention systémique. Directrice des opérations chez Faine, elle pilote le déploiement des missions, conçoit des formations en management et communication, et accompagne les équipes dans leur évolution professionnelle.

 

Q1. C’était quoi cet évènement ?

Catherine : La ville de Guyancourt a organisé un séminaire et a sollicité Faine pour préparer cette journée pédagogique. Pour ma part, je venais tout juste d’arriver chez Faine. J’ai intégré l’équipe au moment même où nous commencions à collaborer avec Céline et trois autres intervenants (Hélène Carré, François Simonot et Dominique Schneider) pour organiser le séminaire. On a fait plusieurs entretiens et réunions préalables avec Céline pour définir précisément le contenu de l’événement. Céline avait d’ores et déjà prévu d’amorcer la journée par une conférence interactive le matin, suivie d’un volet pratique – le théâtre forum – animé par les trois autres intervenants.

Céline : Exactement. Plus précisément, il s’agissait d’une journée de rencontre entre professionnelles de la petite enfance, conçue pour favoriser l’échange et la réflexion sur des problématiques communes. Chaque participante, issue d’une structure différente mais étant toutes collègues, se retrouvait en plénière pour former une équipe de 120 personnes, un moment important dans l’année professionnelle.

 

Q2 : Comment s'est déroulée la journée ? Quel est votre retour personnel ?

Catherine : Pour moi, la journée a été extrêmement positive. C’était ma première présentation en binôme avec Céline, et ce, sans répétition préalable. L’organisation, réalisée en collaboration avec les trois autres intervenants, s’est déroulée de manière sereine, fluide, dynamique et joyeuse. Les retours immédiats ont été très encourageants : de nombreux participants sont restés échanger à la fin, je me rappelle surtout des sourires. En tant qu’ancienne formatrice en puériculture, j’ai particulièrement apprécié de pouvoir, en une seule journée, combiner l’apport théorique, les ateliers pratiques et leur mise en application concrète lors des scénettes. Cela a permis de traduire des notions parfois abstraites en actions opérationnelles, en phase avec le quotidien de ces professionnelles.

Céline : Ça s’est bien passé ! La journée a démarré avec un temps de réflexion sur les évolutions des familles, puis le théâtre forum a permis à chacun et chacune de transposer les discussions du matin dans des pratiques concrètes, tant dans la relation aux familles qu’entre collègues. Les participantes ont joué le jeu : c’était super de chercher et de trouver ensemble des façons d’interagir qui soient en cohérence avec les intentions d’accompagnement de la parentalité. Cela devient d’un coup très concret, et très opérationnel.

François : Pour ma part, j’ai apprécié plusieurs aspects de cette journée. Tout d’abord, l’organisation, même si elle ne dépendait pas uniquement de Faine, était irréprochable : le lieu était idéal, l’accueil chaleureux et la restauration de grande qualité, autant de détails qui ont permis aux participants de se sentir réellement pris en compte. Ensuite, la prestation globale de Faine, assurée par Céline et Catherine, lors des débriefings et de la mise en place des ateliers a été très riche en interactions et en échanges. Enfin, concernant le théâtre forum, malgré un délai de préparation relativement court (trois à quatre semaines), notre expérience commune avec Dominique Schneider et Hélène Carré a permis de préparer avec aisance. Ayant déjà travaillé ensemble auparavant, on savait s’appuyer sur les expériences et les forces de chacun. C’était essentiel parce que ce format, inspiré par Augusto Boal, est basé sur des mises en situations conflictuelles non écrites, donc il faut que les animateurs sachent improviser, rebondir, et guider les participants au besoin. Pour donner un retour, le théâtre forum a permis aux participantes de jouer, de réfléchir et, surtout, de rire ensemble. La progression a été bien structurée, avec des scènes évolutives et une dernière séquence conçue pour encourager une participation plus large, le tout suivi d’un débriefing approfondi afin que chacune reparte avec des outils concrets pour son quotidien professionnel. Une journée très réussie. 

 

Q3 : Pourquoi est-il intéressant d'avoir une approche aussi ouverte sur la participation ?

Catherine : Cette approche permet d'allier l'apport théorique (essentiel) à une mise en pratique immédiate, de sorte que les participants perçoivent concrètement les conséquences et l'utilité des concepts présentés. Grâce à l'approche systémique – qui constitue l'ADN de Faine – il devient possible de croiser et mutualiser les perspectives de chacun de manière efficace. En effet, les scénettes du théâtre forum illustrent parfaitement que modifier notre manière d'interagir entraîne une transformation non seulement de la relation, mais aussi de l'histoire et de la narration de la situation.

François : Oui, et ce mode d'intervention incite à la réflexion en plaçant les participantes en situation active, plutôt que de simplement débattre de solutions théoriques autour d’une table. Ce dynamisme favorise l’émergence d’idées novatrices et enrichit l’échange global.

Céline : En somme, la participation active offre aux professionnelles l’opportunité de découvrir, d’apprendre et de tester de nouvelles méthodes. Après un temps d’apport théorique et de réflexion qui nourrit leur cadre conceptuel, elles peuvent transformer ces connaissances en pratiques opérationnelles, en s’ajustant entre collègues. C’est un peu comme un « bac à sable » inspiré du secteur technologique, qui favorise l’expérimentation en toute liberté.

 

Q4 : Comment s'y prend-on pour faire participer 120 personnes ?

Catherine : Evidemment, ce sont souvent les mêmes personnes qui participent – environ cinq – et qui montent sur scène lors des scénettes. Mais ce n’est pas grave parce que tout le monde réfléchit de son côté, même ceux qui ne montent pas sur scène. 

François : Avec Dominique et Hélène nous nous sommes organisés pour qu’il y ait toujours deux personnes qui jouent sur scène tandis qu'une troisième sert d'interface entre le public et les acteurs. Ainsi, lorsqu'une scène conflictuelle est présentée, le maître du jeu intervient pour solliciter les suggestions du public, assurant une interaction continue et dynamique. Aussi, l'absence d'un texte imposé et d'un décor rigide libère les participants de la crainte de faire des erreurs, comme l'oubli d'une réplique. Moins l'espace entre la scène et le public est grand – et idéalement, en l'absence d'estrade – plus la proximité est renforcée. L’un dans l’autre, même si on revoit souvent les mêmes personnes, on arrive à en faire réfléchir la majorité.  

Céline : En dehors du théâtre forum, nous veillons aussi à créer un climat relationnel chaleureux en nommant les participantes, en souriant et en valorisant chaque intervention. Cela permet de bâtir une culture commune fondée sur des références partagées, des anecdotes et quelques touches d’humour. Nous restons très attentifs aux retours – verbaux et non verbaux – et instaurons des règles simples et claires, respectées collectivement. Parfois, nous provoquons légèrement pour stimuler l’échange, tout en laissant des moments de silence pour favoriser l’éclosion de la parole. C’est ainsi que nous parvenons à impliquer, de près ou de loin, l’ensemble des 120 participantes présentes.

 

Q5 : Quelles sont les forces de Faine dans la préparation, la mise en place et l’opération de ce type d’événements ?

Catherine : Notre force réside dans notre expertise en conception et en animation, ainsi que dans notre capacité à associer la théorie à la pratique grâce à une approche systémique. Nous démontrons ainsi que modifier une interaction peut transformer l’ensemble d’une relation.

Céline : Je dirais même plus, nos atouts reposent sur un travail d’équipe solide et le partage d’un cadre conceptuel rigoureux, qui confère de la cohérence à nos messages formatifs. Le plaisir que nous éprouvons à accompagner et à dynamiser un collectif, allié à la confiance que nous accordent nos clients, renforce l’efficacité de nos interventions.

 

Q6 : Avez-vous d’autres anecdotes ou remarques à partager ?

François : Pour nous, il est essentiel de vivre la journée en entier avec les participantes : écouter, adapter notre intervention et partager même le repas. Nous ne sommes pas là pour offrir un simple show avant de disparaître, mais pour fournir un soutien complet et une observation attentive. Cet investissement se traduit par des retours enthousiastes qui illustrent toute la préparation, la réflexion et l’effort humain déployés, ponctués de moments de rire et de convivialité. »

Céline : C’est ce que je retiens : beaucoup de rires !


[Formation] Le cycle pratique de l’approche systémique : l’importance de la pratique

Face à la complexité des relations humaines et aux défis rencontrés dans l’accompagnement, la théorie ne suffit pas toujours et c’est bien par la pratique que l’on intègre véritablement une approche. Ceci est encore plus vrai dans le cas de l’approche systémique et c’est tout l’enjeu du cycle pratique proposé par Faine, qui permet aux professionnels d’expérimenter concrètement cette approche stratégique et paradoxale.

Pour en parler, nous avons réuni plusieurs intervenants chez Faine :

  • Sébastien Herche, responsable de service éducatif en Protection de l'Enfance et formateur pour Faine sur les thématiques de la Systémique, du soutien à la parentalité et du travail social.
  • Bruno Boussuge, ingénieur de formation il s’est formé au coaching après un parcours managérial de 20 ans en entreprise. Compagnon de route de Faine depuis plus de 10 ans, il intervient sur les parcours de formation au management, ateliers et séminaires.
  • Carole Filaire, formatrice auprès des professionnelles petite enfance et en approche systémique pour Faine, intervenante en analyse des pratiques et responsable pédagogique d’un groupe de crèches.
  • François Simonot, consultant formateur et thérapeute, il intervient dans le champ social en analyse des pratiques professionnelles, régulation institutionnelle et d’équipe. Il intervient sur les dispositifs formatifs pour les professionnel·les de l’enfance et de la petite enfance et les travailleurs sociaux.  
  • Héloïse Bertrand, job coach, elle accompagne des personnes en situations de handicap en entreprise. Elle est spécialisée dans les troubles du neurodéveloppement et orthophoniste.

À travers cette interview croisée, ils partagent leur vision et leur expérience du cycle pratique de Faine, son intérêt et ses apports concrets pour les professionnels en quête d’un véritable savoir-faire.

 


1- Pour commencer, pourriez-vous expliquer en quoi consiste ce "cycle pratique" proposé par Faine ?

Sébastien Herche : Le cycle pratique est la suite du cycle d’initiation au modèle systémique et stratégique. L’apprentissage théorique du modèle de résolution des problèmes humains, couramment appelé Palo Alto, est souvent une découverte déconcertante mais accessible dans son déroulé pédagogique. La mise pratique, en revanche, est plus ardue du fait de son focus sur les interactions dans « l’ici et maintenant ». Ce cycle pratique est donc l’occasion de revisiter la théorie à partir de situations concrètes.

Carole Filaire : En effet, l’idée du cycle pratique est de permettre aux apprenants de faire le point sur leurs apprentissages, de réviser les concepts théoriques mais aussi de rencontrer des professionnels de différents métiers et différents secteurs utilisant l’approche et de s’enrichir de leurs témoignages. Aussi, ils s’exercent à analyser des situations en appliquant un regard systémique, une posture d’intervention et des gestes d’interventions spécifiques à l’approche.

Héloïse Bertrand : On ne vient pas apporter d'élément théorique supplémentaire,  mais plutôt partir de situations concrètes apportées par les stagiaires ou le/la formateur.ice pour réviser la théorie et voir comment on peut la mettre en œuvre de façon pratique.

 

2 - Pourquoi la pratique est-elle essentielle pour appliquer l’approche systémique ?

Bruno Boussuge : L’approche systémique est très structurée et repose sur des paradigmes originaux qui sortent du cadre habituel de la doxa. Elle nécessite une répétition pour appréhender les conséquences pratiques des concepts et ressentir les effets de leur mise en œuvre. Il faut le vivre.

Carole Filaire : Pour compléter ce que dit Bruno, je pense qu’il est nécessaire de pratiquer car l’approche systémique repose sur le constructivisme, une approche philosophique qui considère qu’il existe autant de réalités que de personnes. Pratiquer permet d’adopter cette manière de raisonner et de toujours tenir compte de la multiplicité des réalités des interlocuteur*ices rencontré.e.s. Notamment, on apprend à décoder les situations selon différents angles (systémique, stratégique, constructiviste), ce qui n’est pas intuitif. En plus, il est important de rappeler que cette approche  n’est ni une méthode, ni un protocole d’actions décrites et prédéfinies. Elle nécessite donc de l'entraînement, de la pratique, pour se forger pas à pas une spontanéité et une souplesse qui puissent s’adapter à toutes les situations rencontrées.

François Simonot : Premièrement, la systémique c’est très large, c’est pour cela qu’on l’appelle Stratégique et Paradoxale. La raison est simple, tout le monde est stratégique et tout le monde est paradoxal. Donc quand on fait de la formation on rencontre vite un problème : tout est unique, tout est contextuel. Comme l’explique Claire, il n’y a pas de protocole et en même temps pour transmettre cette approche il faut faire des formations donc on est bien obligé de faire des généralités… Dans sa théorie, l’approche est facile à comprendre, le paradoxe est raisonné et il est expliqué. Mais c’est très dur de le mettre en œuvre. C’est pour ça qu'il faut s’entraîner. La théorie sans la pratique rend l’application de l’approche impossible. 

 

3 - Quels sont les principaux bénéfices que les participants retirent de ces journées de pratique ?

Bruno Boussuge : Un gain de confiance ! Mais aussi des repères, des pratiques, un encouragement et un soutien pour faire évoluer leur pratique. En plus, Faine leur propose un espace sécurisé d'expérimentation et d'échanges entre pairs, guidé par un.e intervenant.e aguerri qui partage son expérience.

Carole Filaire : En plus, cela leur permet de réactiver leur mémoire et leurs connaissances des concepts qui fondent l’approche. Ils pourront dans un premier temps partager leurs interrogations sur leur compréhension de l’approche et ses applications avec d’autres apprenants, et dans un deuxième temps s’entrainer à des gestes systémiques.

François Simonot : Dans la formation de l’approche systémique stratégique et paradoxale, on ne fait pas de jeux de rôles, mais du concret. On travaille sur des difficultés réelles, qui arrivent dans le quotidien de nos aidés. Aussi, il faut préciser qu’on n’est pas là en formation pour résoudre les problèmes mais pour laisser les participants s’exercer, voir ce qu’ils en tirent, leurs réflexes, leurs questions etc… Ce qui est fort c’est que l’on apprend autant en tant qu’aidant qu’en tant qu’aidé. 

 

4 - Comment observez-vous l’évolution des participants au cours du cycle pratique ? Quels changements notez-vous entre le début et la fin de la formation ?

Sébastien Herche : Personnellement, j’observe l’évolution des stagiaires à travers l’évolution de leurs questionnements. Souvent, en début de formation, ils ont tendance à poser des questions sans tenir compte du contexte de la personne concernée. Ils projettent leur vision du problème. L’évolution se fait sentir quand ils parviennent à co-construire avec la personne, c’est-à-dire, une vision du problème qui n’est pas la leur mais celle de l’aidé. Dans l’approche, on ne cherche pas à apposer NOTRE définition du problème mais plutôt à décoder ce qui pose problème à LA personne concernée. Par exemple, pour la majeure partie des personnes et c’est concevable, boire plus de 3L de vin par jour est un problème. Mais pour les personnes qui boivent ces 3L, ce n’en est pas un. Pour ces personnes, le vrai problème serait plutôt d’être empêcher de voir ses enfants, ou de ne pas pouvoir obtenir un travail, etc. Ce décentrage entre la projection de ce que l’on pense être un problème pour autrui et ce qui est un problème pour eux, c’est ça qui montre la progression d’un stagiaire en cycle pratique. 

Carole Filaire : Pour observer la progression des participants, il faut regarder de près la manière dont ils manient les raisonnements fondamentaux (lorsqu’ils tiennent compte des prémisses et/ou du contexte) et dont ils fluidifient leurs décodages. Une autre observation, plus concrète, peut être faite en recueillant à chaque fin de session les apprentissages dont les participants ont pris conscience.

 

5 - Sans trop en dévoiler, pouvez-vous partager un exemple d’exercice ou de mise en situation proposée pendant ces journées ?

Bruno Boussuge : Un de mes exercices préférés c’est de prendre une situation classique d'accompagnement (individuelle ou collective), et de comparer comment elle est abordée avec l’approche systémique vs. avec la méthode habituelle de la personne concernée. 

Héloïse Bertrand : J'aime proposer un exercice qui montre aux stagiaires qu'ils ont déjà intégrés l'intervention systémique à leur pratique... même s'ils ne s'en rendent pas toujours compte ! Je demande à un stagiaire d'exposer une situation problématique survenue depuis la formation Faine, de rapporter son intervention. L'exercice est de chercher ensemble quels gestes systémiques il y a appliqués. On réalise ainsi à quel point le mode de pensée systémique change notre regard, même si l'on débute !

François Simonot : Un exercice clé est de demander aux participants de faire de la ratification dubitative plutôt que de la ratification affirmative. La ratification affirmative c’est le fait d’hocher la tête et de dire “oui, oui, je comprends” lorsque quelqu’un nous parle. C’est totalement humain comme façon de faire mais, en intervention, cela fait croire à l’aidé que l’on est en accord avec ce qu’il dit et, du coup, il ne continue pas. De ce fait, avec l’approche systémique, on fait de la ratification dubitative, c’est-à-dire qu’au lieu d’affirmer, on va questionner, être dubitatif… ("Ah bon ? Tiens ? Ohhh ?"). Plus l’aidant est étonné, plus l’aidé va développer son propos et nous donner du contexte sur son problème. 

 

6 - En quelques mots, qu’apporte Faine à travers ce cycle pratique ?

Sébastien Herche : Faine apporte précision, rigueur et exigence dans la diffusion pédagogique du modèle.

Bruno Boussuge : Et aussi la richesse de travailler avec un collectif d'animateurs praticiens, issus d’environnements très variés, ce qui permet d'éprouver la puissance de la méthode dans différents contextes. Faine permet à chaque personne (coach, formateur, accompagnateur social,...) de se projeter et d'élaborer sa pratique. 

Héloïse Bertrand : Je dirais aussi l'opportunité unique de mettre en pratique les points théoriques et de comparer ce qu'apporte l'intervention systémique par rapport à d’autres types d’interventions.

 

7 - Pourquoi l’interaction et l’expérimentation sont-elles si centrales dans l’approche systémique ?

François Simonot : En complément de ce que j’ai dit sur la ratification, comme c’est quelque chose de très commun, il faut pouvoir s’exercer à faire autrement dans un cadre sécurisé et sécurisant. Plutôt que de nager directement dans l’immense océan de la vie réelle, c’est mieux de commencer par nager dans le petit bassin qu’est la formation. Il ne faut surtout pas sous-estimer la difficulté qu’est de mettre en pratique cette approche. C’est comme le poker, les règles sont faciles mais pour bien jouer il faut beaucoup pratiquer. C’est pour cela que l’interaction et l'expérimentation sont aussi centrales dans notre approche.

Sébastien Herche : Exactement. Le modèle se focalise sur l’analyse des relations entre les membres du système concerné et de fait, la question des interactions y est centrale. Par ailleurs, le vivant ne pouvant être appréhendé que de manière dynamique, en tenant compte autant que possible de notre influence, un intérêt particulier est apporté à la pratique comme modalité pédagogique.

 

8 - Comment ce cycle pratique s’inscrit-il dans la philosophie globale de Faine en matière d’accompagnement des professionnel-les ?

Carole Filaire : La philosophie de Faine c’est apprendre en faisant et en étant actif. Expérimenter est joyeux et ancre les connaissances. Avec ce cycle, les apprenants s’intègrent dans une communauté de connaissances. 

Bruno Boussuge : Faine partage mon profond respect de l’autre et ma croyance que chaque personne ne cesse de se développer. Travailler en même temps sur le cadre organisationnel, les dynamiques collectives (ou managériales) et les capacités des personnes à se développer est une alchimie puissante et une vision du monde généreuse. 

Héloïse Bertrand : C'est une approche non normative qui part de l’expertise de notre interlocuteur au lieu de proposer une méthode miracle qui fait table rase du passé. Une approche écologique et minimaliste, "primum non nocere" à la différences d'approches plus spectaculaires ou l'intervenant travaille en position très haute.

 

9 -  Que diriez-vous à un professionnel hésitant à rejoindre cette formation pour le convaincre de faire le pas ?

Bruno Boussuge : Qu'il a bien raison d'hésiter. C'est un choix délicat et qui risque de changer sa vision du monde pour toujours. Alors, qu'il prenne le temps de bien se renseigner et de vérifier que c'est la bonne méthode et le bon moment pour lui.

Sébastien Herche : Je suis d’accord avec Bruno, surtout que pousser quelqu’un qui hésite à choisir n’est pas la voie du modèle ! Mais, je pourrais dire que ce serait l’occasion de voir de manière plus claire l’application des concepts théoriques vus en initiation et de se sentir plus à l’aise pour pratiquer sur son terrain professionnel par la suite.

Carole Filaire : Moi je dirais que revisiter ses connaissances de l’approche en les partageant avec d’autres permet de les consolider parce que mettre en commun les difficultés peut les alléger ou les résoudre. Aussi, bénéficier des multiples regards et mots des autres apprenants mais aussi des divers intervenants permet d’enrichir son panel de connaissances et d’approfondir sa compréhension de l’approche systémique.

François Simonot : Je leur dirais : “Ayez un niveau de formation, venez vous exercer, venez pratiquer”. En approche systémique, il est rare que les apprenants puissent s’exercer. Ce que Faine propose est précieux et il serait dommage pour ceux ayant la théorie de ne pas profiter de cette chance.

Héloïse Bertrand : Pour terminer, je leur dirais qu’appliquer les principes de la systémique est une façon de penser dont les bénéfices s'appliquent non seulement à la vie professionnelle mais plus largement à la vie dans son ensemble ! Donc n’hésitez plus.

 

10 - D'autres choses à rajouter ?

Sébastien Herche : Venir se former à Faine est le gage d’une formation solide au modèle systémique et stratégique, avec une équipe pédagogique au top, à l’écoute, exigeante, mais dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

Héloïse Bertrand : Cette formation s'adresse à tout type de professionnels car l'approche peut éclairer des professions aussi différentes que psychologues, coachs mais aussi éducateurs, orthophonistes, managers et même ostéopathes, urbanistes ! de ce fait les échanges peuvent être très riches car des ponts sont construits entre des métiers apparemment très éloignés.

François Simonot : Venez vous exercer dans un cadre agréable, sécurisant et bienveillant !

 


À travers le cycle pratique, Faine propose une véritable immersion dans l’approche systémique, permettant aux professionnels de s’exercer et de saisir toute la subtilité que la théorie ne couvre pas. En favorisant l’interaction, l’échange et l’expérimentation, cette formation offre un espace unique pour affiner ses pratiques, enrichir sa posture et renforcer son aisance dans l’accompagnement et l’intervention. Que ce soit pour mieux comprendre la complexité des relations humaines, ajuster son regard sur les problématiques rencontrées ou encore explorer de nouvelles façons d’intervenir, cette formation représente une opportunité pour tout professionnel souhaitant intégrer pleinement cette approche stratégique et paradoxale dans son quotidien.

Convaincus ? Venez vous inscrire ici ! 


[Formation] Accueillir des personnes victimes de violence 2 : l'approche de Faine

Chères toutes, chers tous, 

Précédemment, je vous ai présenté la formation "Accueil des victimes de violences", organisée par Faine en partenariat avec la ville de Montrouge. Cette journée a permis aux participants d’acquérir des réflexes et des outils pour repérer et orienter les victimes de violences. Derrière cette formation se cache une méthodologie bien rodée, qui reflète la capacité de Faine à orchestrer des projets complexes et délicats.

Cet article s’inscrit dans la continuité du précédent, en vous dévoilant ici plus en détail l’approche spécifique de Faine en matière de conception et d’animation de formations. 

En effet, lorsqu’il faut intervenir sur des sujets aussi délicats que l’accueil des personnes victimes de violences, l’objectif est d’accompagner les participants dans une démarche à la fois humaine et professionnelle, en les aidant à s’approprier des outils concrets adaptés à leur réalité quotidienne. Pour y parvenir, Faine mise sur une approche flexible, capable de s’adapter aux besoins spécifiques de chaque groupe et contexte.

 


I. La flexibilité pédagogique au cœur de notre approche

Bien que Faine fournisse un guide et des ressources à ses intervenants pour structurer leurs interventions, chaque formation a ses propres spécificités. Comme l’explique Céline Roegiers, formatrice et coach spécialisée en égalité femme-homme, « il est essentiel d’adapter le déroulé pédagogique en fonction du groupe et de la dynamique qui se crée au fil de la journée »

C’est cette capacité d’adaptation qui permet de maintenir la pertinence des formations. « Le cadre est là, mais il reste suffisamment souple pour répondre aux besoins réels du groupe », précise Céline. Cette flexibilité est essentielle, surtout lorsqu'il s’agit de thématiques aussi émotionnellement chargées.

 

II. Gérer des groupes hétérogènes et les émotions : une richesse et un défi

Un des aspects clé de l’approche de Faine est la gestion des groupes souvent très variés. Lors de la formation sur l’accueil des victimes de violences, les participants venaient d’horizons aussi divers que la psychologie, la médecine, le droit ou encore les forces de l’ordre. « Cette diversité est une véritable richesse », souligne Céline. « Elle permet à chacun de s’enrichir des expériences des autres et de nourrir les échanges. »

Cela dit, gérer des groupes hétérogènes présente aussi des défis. Certains participants, en raison de la sensibilité des sujets abordés, peuvent être plus réservés. « Il est primordial de créer un espace où chacun se sent à l’aise de s’exprimer sans jugement », précise Céline. L’enjeu est de valoriser tous les points de vue, même ceux qui peuvent être plus discrets, pour que chacun se sente écouté.

En effet, un aspect central de l’approche de Faine consiste à prendre en compte les émotions et la sensibilité, non seulement des participants, mais aussi des formateurs. En effet, traiter des sujets sensibles comme les violences intra-conjuguales implique une gestion émotionnelle attentive pour créer un cadre sécurisé. « Ce n’est pas toujours évident de garder le recul nécessaire tout en restant impliquée émotionnellement », confie Céline. « Mais c’est cela qui rend les formations plus humaines et authentiques. ». C’est pour cela que chaque formation est suivie rigoureusement par l’équipe de coordination, qui assure un climat bienveillant tout au long de la formation, de sa préparation à son retour d’expérience. 

 

III. Une méthode centrée sur les besoins du groupe

L’approche de Faine repose sur un équilibre entre théorie, pratique et réflexion collective. « La méthode que nous utilisons combine tout cela », explique Céline. « On propose des bases théoriques, mais l’essentiel est d’inviter les participants à réfléchir sur ce qu'ils savent déjà, à partager leurs expériences, notamment à travers des mises en situation. »

Cette approche permet de rendre les formations interactives et dynamiques, tout en maintenant l’intérêt et l’attention des participants. « Chaque exercice est adapté au groupe et à sa capacité à s’impliquer dans la matière », précise Céline. L’utilisation de divers outils pédagogiques permet ainsi de répondre aux besoins de tous les participants, qu'ils soient novices ou déjà expérimentés.

 


 

Chez Faine, chaque formation est conçue comme une expérience immersive, en phase avec la réalité des participants et la complexité des sujets abordés. Que ce soit pour des sessions sur l’accueil des victimes de violences ou sur d’autres thématiques sensibles, la pertinence des formations découle de la capacité à ajuster les contenus, à gérer la diversité des groupes et à garder une approche profondément humaine, une force que Faine s’efforce de cultiver.

 


[Formation] Accueillir les victimes de violence 1 : une formation essentielle

Les violences conjugales et intrafamiliales touchent des milliers de personnes chaque année, mais les victimes ne se manifestent que très rarement de manière directe.  Face à ce constat, comment les professionnels peuvent-ils réagir de manière appropriée ? Pour répondre à cette question, Faine a élaboré une formation spécifique. Notamment, ce sont Céline Roegiers, coach et formatrice spécialisée en égalité femme-homme, ainsi que Christine Mourgues-Bastide, coordinatrice et formatrice, qui ont piloté la formation. 

Commandée par la ville de Montrouge, cette formation vise à sensibiliser les agents municipaux à l’accueil des victimes de violences et à leur fournir les outils nécessaires pour offrir un premier soutien bienveillant et efficace.

Pour mieux comprendre l’enjeu de cette formation, j’ai eu l’occasion d’échanger directement avec Céline. Voici ce qui en est ressorti. 

 


 

I. L’enjeu de l’accueil : écouter avant d'agir

Accueillir une victime de violences ne se résume pas à lui ouvrir la porte. Il s’agit également de l’accueillir avec bienveillance et écoute. « Il est rare qu'une femme vienne directement dire "je suis victime de violences". C’est précisément là que la formation entre en jeu : elle enseigne aux agents d’accueil à identifier les signes de détresse et à orienter les victimes vers les ressources appropriées, » souligne Céline.. 

Cette journée d’apprentissage est donc cruciale, car elle donne aux participants des clés pour détecter les signes de violences et adopter les bons réflexes, tout en leur rappelant qu’en tant qu’agents d’accueil, ils ne se substituent pas aux professionnels spécialisés.

 

II. Une approche concrète et dynamique

Afin de rendre l’apprentissage aussi impactant que possible, Faine allie théorie et pratique. En effet, au cœur de cette formation se trouve l’apprentissage par l’expérience. Les participants s’exercent à travers des mises en situation, des jeux de rôle, et des échanges collectifs. L’objectif est double : non seulement comprendre la gravité des violences intrafamiliales, mais aussi apprendre à adopter les bons réflexes, comme savoir où orienter les victimes (par exemple, en leur fournissant des contacts utiles comme le numéro d’appel 3919). 

 « Tous ces jeux permettent de prendre du recul et d’aborder la situation avec sérieux tout en créant un climat plus détendu. En effet, comme la pratique suit immédiatement la théorie, elle favorise la confiance en soi des participants, rendant l’apprentissage plus efficace et durable, » explique Céline.

 

III. Ce qu’il faut dire… ou plutôt ne pas dire

Plutôt que de se concentrer uniquement sur ce qu’il faut dire, les participants découvrent surtout ce qu’il ne faut absolument pas dire lors de l’accueil d’une victime. « L’un des thèmes les plus marquants de la formation était "Comment rater son rôle d’accueillant", qui consistait à mimer les erreurs et faux-pas les plus courants, » précise Céline. En effet, il est souvent plus facile de retenir les comportements à éviter (nous avons tous une idée, même sans expertise, de ce à quoi pourrait ressembler un accueil inapproprié d’une personne victime de violences) que d’apprendre une liste de bonnes pratiques. Cette approche ludo-pédagogique permet de graver, par l’expérience de l’erreur et les analyses qui en découlent, les bonnes pratiques dans les mémoires des participants.

 

IV. Une nécessité pour les collectivités locales

Encore une fois, l’objectif de cette formation n’est pas de former des experts, mais de fournir aux agents d’accueil des outils pratiques pour offrir un premier soutien efficace. Au cours de cette formation, les participants apprennent à reconnaître les signes subtils de violences, à créer un environnement sûr et à orienter correctement les victimes vers les services adaptés.

De plus en plus de villes, comme Montrouge, prennent conscience de l'importance de former leurs équipes à l’accueil des victimes de violences. Ces formations permettent aux agents municipaux, souvent en première ligne, de mieux comprendre la complexité des situations qu’ils rencontrent et de réagir avec bienveillance et professionnalisme.

 


 

V. En conclusion

Chez Faine, nous croyons fermement qu’il est important pour chaque professionnel de disposer des outils nécessaires pour accueillir et orienter les victimes de violences. Comme l’explique Céline, que ce soit dans les collectivités locales ou ailleurs, savoir écouter, comprendre, et guider les victimes est un enjeu d'utilité publique.

Aujourd’hui, nous nous sommes concentrés sur la formation en elle-même. Restez à l'affût pour notre prochain chapitre et en apprendre davantage sur la manière dont Faine s’engage et s’investit pour créer et mettre en place ce type de formation. 

 


[Équipe] Catherine Clorennec rejoint l’équipe de coordination chez Faine

Chez Faine, l'approche systémique ne se limite pas aux formations que nous concevons et délivrons : elle imprègne également notre manière de collaborer en interne. Pour mieux comprendre cet aspect, j’ai eu l'occasion d'échanger avec Christine Mourgues-Bastide, Laurence Durand-Valéry et Catherine Clorennec, les trois coordinatrices de Faine.

En effet, quoi de mieux pour célébrer l’arrivée de Catherine que de lui donner la parole aux côtés de ses collègues dans une interview croisée, pour découvrir son métier, ses premières impressions, et sa vision du rôle de coordinatrice ?

 

I. Trois parcours, une mission commune : Christine, Laurence et Catherine

  • Christine Mourgues-Bastide a rejoint Faine en mars 2022, prenant la responsabilité de la coordination en janvier 2023. "Je voulais d’abord me sentir à l’aise dans les autres fonctions avant de diminuer mes interventions et de me concentrer sur la coordination," explique-t-elle. Aujourd’hui, elle met à profit son organisation et son écoute pour soutenir les intervenants et stagiaires dans les formations accueil, management et petite enfance.
  • Laurence Durand-Valéry, forte de 15 ans d’expérience en tant que formatrice et coach, a intégré l’équipe de coordination en décembre 2023. "Chaque projet nous permet de réinventer nos pratiques, de collaborer et d’apporter des solutions sur mesure. Ce qui me plaît, c’est cette dimension créative et collective", précise-t-elle, reflétant l'esprit d'innovation qui nourrit son travail quotidien.
  • Catherine Clorennec, pour sa part, est intervenante chez Faine depuis 2015, et a récemment rejoint l’équipe de coordination à temps partiel, avec une spécialisation petite enfance. "Céline m'a proposé en mars 2024 de m'impliquer plus régulièrement, et j'ai accepté ce défi avec plaisir," dit-elle. Tout en prenant encore ses marques, Catherine apprécie la complémentarité de ses deux rôles : coordonner et animer des formations.

 

II. La coordination chez Faine : une pratique systémique et flexible

Chez Faine, la coordination ne suit pas une routine figée ; elle nécessite une adaptabilité permanente. "Il n’y a pas vraiment de journée type," précise Catherine. "Tout dépend des intervenants, des formations en cours, et de la réflexion à mener sur le contenu à concevoir." Chaque journée apporte son lot de défis, et cette flexibilité reflète bien l’esprit d’adaptabilité qui caractérise Faine.

Pour Laurence, cette diversité est une richesse : "Ce qui revient régulièrement, c'est l’ouverture et la fermeture des formations, mais il y a aussi beaucoup de travail autour des collectivités avec lesquelles nous co-construisons des projets sur mesure." Elle apprécie particulièrement l’opportunité d’innover quotidiennement, un aspect central de son rôle.

Christine, de son côté, parle d’un équilibre entre la conception et l'accompagnement. "Il y a un support clé en main qui est pensé par Faine pour qu’il corresponde aux besoins du client, mais l’intervenant a la liberté d'adapter ce contenu au terrain." Les coordinatrices veillent à ce que chaque formation soit cohérente et en phase avec les attentes des intervenants et des stagiaires, tout en leur offrant une autonomie précieuse et rare. Cette collaboration avec les intervenants permet notamment d'ajuster les projets en fonction des retours du terrain, assurant une amélioration continue.

 

III. Maintenir un esprit systémique dans tous les contextes

L’approche systémique est un pilier central chez Faine. Elle guide les coordinatrices dans leur manière d’accompagner les intervenants tout en favorisant l'autonomie. "Nous ne sommes pas là pour leur dire quoi faire, mais pour les accompagner et les aider à s'adapter aux besoins du terrain," précise Christine. Cette posture systémique est une approche collaborative qui permet aux intervenants de grandir et de s’épanouir dans leur pratique.

Laurence complète cette vision en parlant des échanges réguliers avec les formateurs : "Nous travaillons main dans la main pour analyser les situations rencontrées sur le terrain et améliorer continuellement nos pratiques."

Dans le domaine de la petite enfance, Catherine trouve cette approche particulièrement essentielle. "En tant que coordinatrice, je réalise à quel point cette approche aide les intervenants à comprendre le contexte global dans lequel ils évoluent et à élargir leur perspective." Pour elle, il est crucial que les intervenants maintiennent une posture d’écoute et d’ouverture. Elle explique qu’il est parfois ‘naturel’ pour les experts de vouloir tout maîtriser, donc leur rôle est de les aider à toujours adopter une posture ouverte.

 

IV. Faine, une organisation à taille humaine pour les humains

Ce qui distingue Faine, c'est sa capacité à instaurer des relations de confiance solides avec ses intervenants, un aspect que les trois coordinatrices soulignent. Pour Laurence, les journées de retour d'expérience sont des moments privilégiés de partage : "On parvient à créer un climat de confiance qui permet à chacun de se sentir écouté et intégré dans un processus d'amélioration continue".

Christine renforce l’idée que les relations humaines sont au centre de Faine : "Nous connaissons chaque intervenant personnellement, ce qui crée un environnement de travail unique, où chacun est valorisé pour sa singularité." Cette proximité nourrit un cadre de travail où l’individu est reconnu à sa juste valeur.

Catherine, ayant été elle-même intervenante avant de rejoindre la coordination, partage cet avis. Pour elle, la confiance et l’écoute sont les piliers d’un environnement de travail serein : "On ne peut se livrer que si l’on se sent en sécurité et écouté." Cette approche, ancrée dans une démarche systémique, fait de Faine un lieu où l’humain est au centre.

 

V. Conclusion

À travers leurs témoignages, Christine, Laurence et Catherine montrent que chez Faine, la coordination ne se limite pas à une gestion logistique. C’est une mission humaine, portée par l’esprit systémique, où chaque jour offre de nouvelles opportunités d’apprentissage, d’innovation et de valorisation de l’autre. C’est ce qui fait la singularité de Faine : une organisation où l’humain est véritablement au cœur de chaque action.

C’est tout pour aujourd'hui, je souhaite une nouvelle fois la bienvenue à Catherine et vous dis à bientôt ! 

 


La métaphore : un outil professionnel puissant

Avez-vous déjà réfléchi à l’importance et à la place que prennent les métaphores dans votre quotidien professionnel et personnel ? Chez Faine, nous sommes convaincues que maîtriser l’art de la métaphore, ou “métaphorer”, est un outil puissant, pratique et essentiel pour aider à se représenter une situation complexe, partager sa représentation de dite situation, accompagner des personnes, gérer les relations humaines ou résoudre les conflits au sein d’une équipe.

Au fait, c'est quoi exactement une métaphore ?

Souvent, nous avons tendance à considérer les métaphores comme de simples figures de style réservées à la poésie ou à la littérature, des éléments que l’on analyse en cours de français pour le bac. Pourtant, comme le souligne Lise-Hélène, intervenante pour Faine, ces outils linguistiques font partie intégrante de notre quotidien, ayant un rôle fondamental dans la vie collective et la communication journalière. Selon elle, “Les métaphores sont omniprésentes dans notre discours  et jouent un rôle central dans la manière dont nous comprenons le monde. Elles imprègnent tout. D’ailleurs, ‘imprégner’ est une métaphore.” En effet, chaque fois que vous utilisez des expressions, même subtiles, comme “j’ai la bouche en feu” après avoir mangé un plat épicé, vous faites appel à des métaphores. 

Mais pourquoi les métaphores sont-elles si puissantes ?

Leur force réside dans leur capacité unique à rendre accessibles des situations complexes. "Une métaphore, c'est comme une clé qui ouvre des portes dans notre esprit," explique Lise-Hélène. "Elle permet de simplifier des idées abstraites et de rendre la communication plus efficace." En d'autres termes, les métaphores transforment des idées difficiles à saisir en quelque chose de tangible et familier. 

Imaginez-vous dans le rôle d’un.e manager ou d’un.e chef de projet, à l’aube d’un nouveau projet pour son  équipe. En construisant ensemble la métaphore la plus adaptée pour le projet, vous pouvez à la fois partager la vision qu’à chacun.e des caractéristiques du projet, identifier collectivement la place de chacun.e, ou encore mettre en place une vigilance sur les points les plus délicats. Comme le précise Lise-Hélène, “Une métaphore aide non seulement à clarifier les idées, mais elle crée aussi un lien émotionnel avec le sujet. Cela rend la communication plus engageante et mémorable.”

En outre, les métaphores ne se limitent pas seulement au cadre managérial. Elles sont également très efficaces dans l’accompagnement individuel ou collectif. Permettre à une personne de se représenter métaphoriquement la situation qui lui pèse, constitue un des chemins possibles pour l’aider à explorer son contexte, cibler la nature du problème, et cheminer vers un mieux. Lise-Hélène ajoute : “Les métaphores sont des outils puissants pour résoudre des problèmes et faciliter la compréhension mutuelle. Elles permettent de voir les choses sous un angle différent et d'explorer d’autres sortes de pistes.

Envie d’en apprendre plus ?

Si vous souhaitez découvrir comment tirer parti des métaphores pour enrichir votre boîte à outils professionnelle, ne manquez pas le stage “Métaphorer” de Faine, animé par Lise-Hélène, qui se déroulera les 18 et 19 novembre 2024. Ce stage vous fournira des outils pratiques et des techniques pour intégrer les métaphores dans votre quotidien professionnel et personnel.

Inscrivez-vous dès maintenant et apprenez comment les métaphores peuvent devenir des alliées essentielles dans votre communication !


hÊtre Systémique : Chapitre 5 - Rejoindre l’aventure hÊtre Systémique ? Une invitation à la transformation professionnelle

Chères lectrices et chers lecteurs, 

Nous voici à la fin de notre série hÊtre Systémique : Accueillir, Comprendre et Rejoindre l’extraterrestre. Mais ne vous inquiétez pas, l’aventure ne s’arrête pas là ! Si ces derniers chapitres ont éveillé votre curiosité et que vous souhaitez aller plus loin, voici notre proposition : 

Chaque année, Faine propose une formation hÊtre Systémique : une opportunité pour intégrer l’approche systémique stratégique et paradoxale dans votre pratique professionnelle.

 

I. L’approche systémique : un atout indispensable dans un monde en mutation

Depuis 15 ans, Faine utilise le modèle de l’intervention systémique et stratégique pour élaborer les accompagnements collectifs et individuels. Le projet hÊtre systémique s’inscrit dans cette continuité : transmettre les principes de l’approche systémique, inspirée par l’École de Palo Alto. Cette méthode, comme nous l'avons vu au fil de ces chapitres, offre une nouvelle perspective sur les relations humaines, en mettant l’accent sur les interactions au sein de différents systèmes. Cette vision circulaire et interconnectée permet de décoder les situations complexes et de développer des interventions adaptées à chaque contexte. Que ce soit en coaching, en management, en thérapie ou dans d’autres pratiques professionnelles, ce modèle vous aide à naviguer avec finesse dans des environnements en constante évolution.

 

II. Une formation adaptée à tous les niveaux

La formation hÊtre Systémique de Faine est structurée en trois modules progressifs, adaptés à votre expérience et à vos besoins :

  1. Découverte (2 jours) : Ce premier module vous familiarise avec les bases théoriques de l’approche systémique, en vous introduisant aux concepts clés de la communication et de l’intervention stratégique. 
  2. Initiation (8 jours) : Ce niveau va développer votre compréhension des dynamiques systémiques, vous apprenant à décoder des situations complexes et à utiliser des outils d’intervention paradoxale.
  3. Pratique (5 jours) : Ce module se concentre sur l’application concrète des concepts, avec des ateliers pratiques et des analyses de cas pour avancer dans votre perfectionnement de l’art de l’intervention systémique.

 

III. Un apprentissage dynamique et personnalisé

Chez Faine, l’apprentissage est conçu pour être à la fois interactif et personnalisé. Dès le début, un entretien individuel vous permet de situer vos besoins et de vous assurer que la formation est bien adaptée à votre niveau. Vous participerez à des sessions mêlant théorie, pratique, et échanges entre pairs, garantissant ainsi une compréhension approfondie et un enrichissement de vos compétences pour une application directe des concepts dans votre quotidien professionnel.

 

IV. Rejoignez une communauté de praticiens engagés

hÊtre Systémique n’est pas seulement une formation, c’est aussi une communauté de praticiens partageant une même passion pour l’approche systémique. En rejoignant ce programme, vous aurez l’opportunité de tisser des liens avec d’autres professionnels, enrichir votre réseau et potentiellement ouvrir la voie à de futures collaborations !

 

V. L’opportunité d’une transformation

Que vous soyez coach, thérapeute, manager ou professionnel du social, cette formation est l’occasion pour adopter une méthode innovante et respectueuse des dynamiques humaines, repenser votre pratique et faire partie d’une communauté dédiée à l’art de penser systémique !

Pour plus d'informations ou pour vous inscrire, rendez-vous sur le site de Faine ou contactez-nous directement à contact@faine.fr.

Nous espérons que cette série vous a inspiré et que vous choisirez de poursuivre cette aventure avec nous.

 À très bientôt pour de nouvelles explorations !

 

P.S : Pour aller plus loin, voici quelques recommandations de lecture :

  • Bateson, Gregory. ‘Vers une écologie de l'esprit’
  • Seron, Claude et Wittezaele, Jean-Jacques. ‘Aide ou contrôle: L'intervention thérapeuthique sous contrainte’
  • Fish, RIchard et Schlanger, Karin. ‘Traiter les cas difficiles. Les réussites de la thérapie brève
  • Wittezaele, Jean-Jacques et Garcia, Teresa. ‘à la recherche de l'école de Palo Alto’

hÊtre Systémique : Chapitre 4 - Maîtriser l’approche systémique stratégique et paradoxale

Chers lecteurs, 

Je suis ravie de vous retrouver pour ce quatrième et avant-dernier chapitre d’hÊtre systémique : Accueillir, comprendre et rejoindre l’extraterrestre.

Alors que les précédents chapitres introduisaient les bases et la théorie de l’approche systémique stratégique et paradoxale, celui-ci se veut résolument pratique. Pour rappel, l'intervention systémique stratégique et paradoxale (ISSP) est une approche polyvalente et puissante, capable de transformer notre manière de comprendre et de résoudre les problèmes. Aujourd’hui, nos trois experts Lise-Hélène, François et Natalie vont mettre en lumière les compétences essentielles que les professionnels acquièrent en se formant à cette approche, et notamment comment ces compétences peuvent être appliquées dans divers contextes.

 

Information sur les participants ici
  • Lise-Hélène est consultante spécialisée dans l'accompagnement des dirigeants et des structures en période de “fragilité”. Notamment, elle aide à résoudre les conflits au sein des entreprises. Elle propose également des formations dans des contextes d'interactions intenses pour apprendre à observer les situations sous un autre angle et favoriser des visions du monde plus ouvertes et plus respectueuses.
  • François exerce trois activités principales : il dispense des formations en intervention systémique à des acteurs sociaux intéressés par cette approche ; aussi, en utilisant l’approche systémique paradoxale, il accompagne des équipes dans l'analyse de leurs pratiques professionnelles ; enfin, il propose un accompagnement systémique basé sur l'ici et le maintenant, axé sur le présent plutôt que sur le passé.
  • Natalie, de formation psycho-sociologue, met au cœur de sa pratique l'intervention systémique stratégique et paradoxale. Elle intervient principalement dans le cadre de la formation continue sur les relations inter-individuelles et inter-groupes, ainsi que dans l'accompagnement de professionnel.le.s et d'équipes à travers des séances de coaching et d'analyse des pratiques professionnelles.

 

  1. Adaptabilité contextuelle

Un thème récurrent dans nos chapitres précédents, l’adaptabilité est une force majeure de l’approche systémique stratégique et paradoxale. Que vous travailliez dans le domaine du coaching, du management, de la gestion, de la thérapie, ou dans d’autres domaines complètement différents, cette approche reste pertinente et vous rend adaptable à toutes les situations. "L'approche systémique s'applique dans n'importe quel univers et n'importe quelle circonstance," explique François. "Elle permet de comprendre et d'intervenir efficacement dans des systèmes complexes, peu importe le contexte et l'environnement." L’ISSP permet aux professionnels de relever les défis qu’ils rencontrent, à travers une perspective holistique et adaptative.

 

  1. Flexibilité et fluidité conscientes et inconscientes

Ce qui étonne à propos de l'ISSP c’est que ceux qui sont formés à cette méthode ne l’appliquent pas forcément de manière consciente dans toutes les situations. Que ce soit les accompagnants cherchant à se former à l’approche ou leurs accompagnés venus résoudre un problème, tous finissent par l’appliquer dans un autre cadre que celui défini à la base. "Nos clients apprennent à faire d’eux-mêmes ce qu'on leur fait faire, ce qui leur permet d'être plus souples dans leur façon de vivre," observe Lise-Hélène. "Ils viennent pour une situation particulière, mais ressortent en appliquant les principes systémiques à d'autres aspects de leur vie." L’ISSP permet donc de développer une flexibilité et une résilience remarquables, améliorant la capacité à naviguer à travers les défis de la vie avec fluidité.

 

  1. Esprit critique et vision nuancée.

Une grande spécificité de l’approche systémique stratégique et paradoxale c’est qu’elle ne fournit pas seulement des outils. Comme me l’explique Natalie, l'ISSP offre plutôt “une compréhension profonde des systèmes d'interaction et des contextes culturels diversifiés qui forme le microcosme autour de chaque individu” (ici, article 3 sur les extraterrestres à mettre en lien). Cette approche “enrichit l'arsenal de l'accompagnant en offrant une perspective critique et flexible adaptée à la complexité croissante des défis professionnels et personnels”. Cette vision critique et nuancée est transmise avec méthode aux accompagnés, enrichissant leur propre compréhension et manière d'interagir avec le monde.

 

  1. Souplesse et résilience accrues pour devenir roseau plutôt que chêne.

Dans un monde où le stress et le burn out sont de plus en plus courants, l'ISSP aide les individus à devenir plus souples dans leur vie et leur travail. Lise-Hélène souligne que, “en apprenant à questionner sincèrement et à observer sans juger, les professionnels formés à l'ISSP développent et transmettent à leurs clients une capacité à s'adapter rapidement aux changements et à naviguer à travers les crises avec aisance”. Cette souplesse, semblable à celle du roseau de Jean de la Fontaine qui ploie mais ne rompt pas face à la tempête, permet aux individus d'être plus souples face aux tensions, aux obstacles de la vie et au stress ambiant d’une réalité constamment changeante. Bien entendu, cela leur permet aussi d’être “chêne” quand la situation l’exige.

 

  1. Curiosité et perspective anthropologique ou accepter de ne pas savoir.

Se former à l’ISSP, c'est aussi adopter une perspective anthropologique; apprendre à voir et à accepter l’humain. "Il faut parler le langage de la personne, comprendre ses valeurs et son fonctionnement spécifique pour l'accompagner," explique Natalie. "On déploie une autre forme d'écoute, on questionne sans induire de réponses et on écoute la personne dans “son monde”." Cette approche favorise le développement d’une curiosité authentique pour comprendre profondément l'autre, sans préjugés ni jugements. Les accompagnants apprennent à devenir non-sachants, permettant à leurs accompagnés d’explorer leur propre monde de manière sécurisée et constructive.

 


 

Conclusion : Au-delà des compétences, un impact durable.

Chers lecteurs, je me permets ici une touche de subjectivité. L'un des aspects les plus fascinants pour moi à propos de l’approche systémique et paradoxale est son impact durable, sa longévité dans la vie des individus qu’elle touche. En effet, se former à l'approche systémique stratégique et paradoxale ouvre des horizons incroyablement vastes et transforme la manière dont les accompagnants et les accompagnés perçoivent et interagissent avec le monde. Elle offre notamment une richesse de compétences qui vont bien au-delà de la simple résolution de problèmes. Dans un monde de plus en plus complexe et en constante évolution, l'adaptabilité, la flexibilité et la curiosité sont des compétences essentielles pour naviguer sans (trop) se heurter aux relations interpersonnelles et interprofessionnelles.

Pour ceux qui souhaitent enrichir leur pratique et apprendre à s'adapter à des contextes diversifiés, se former à l'ISSP est une opportunité à ne pas manquer. Si vous êtes intéressés, je vous invite à rester à l'affût et à ne surtout pas manquer le chapitre final de notre série hÊtre Systémique : accueillir, comprendre et rejoindre l’extraterrestre.

A bientôt !


hÊtre Systémique : Chapitre 3 - Au-delà des protocoles : l'essence de l'approche systémique stratégique et paradoxale

Chers lecteurs,

Nous entamons maintenant le troisième chapitre de notre série fascinante intituléehÊtre systémique : Accueillir, comprendre et rejoindre l’extraterrestre". Dans les chapitres précédents, nous avons posé les bases essentielles de l'approche systémique stratégique et paradoxale, illustrant son application concrète à travers les expériences de François, Natalie et Lise-Hélène, fervents adeptes de cette approche aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle.

Aujourd'hui, nous allons en premier lieu approfondir notre exploration à travers le prisme de l'acceptation et de la compréhension de l'extraterrestre, c'est-à-dire de l'autre dans toute sa différence. Ensuite, nous verrons comment Natalie perçoit l’évolution de cette approche chez Faine

Ensemble, découvrons comment l'intervention systémique stratégique et paradoxale (ISSP) remet en question les normes établies pour mieux appréhender la complexité des relations humaines et organisationnelles.

 

Information sur les participants ici
  • Lise-Hélène est consultante spécialisée dans l'accompagnement des dirigeants et des structures en période de “fragilité”. Notamment, elle aide à résoudre les conflits au sein des entreprises. Elle propose également des formations dans des contextes d'interactions intenses pour apprendre à observer les situations sous un autre angle et favoriser des visions du monde plus ouvertes et plus respectueuses.
  • François exerce trois activités principales : il dispense des formations en intervention systémique à des acteurs sociaux intéressés par cette approche ; aussi, en utilisant l’approche systémique paradoxale, il accompagne des équipes dans l'analyse de leurs pratiques professionnelles ; enfin, il propose un accompagnement systémique basé sur l'ici et le maintenant, axé sur le présent plutôt que sur le passé.
  • Natalie, de formation psycho-sociologue, met au cœur de sa pratique l'intervention systémique stratégique et paradoxale. Elle intervient principalement dans le cadre de la formation continue sur les relations inter-individuelles et inter-groupes, ainsi que dans l'accompagnement de professionnel.le.s et d'équipes à travers des séances de coaching et d'analyse des pratiques professionnelles.

 


I. Transmettre une approche dépourvue de protocole : un sacré défi

Lors de mes entretiens avec les trois participants, l'un des premiers points qu'ils ont soulevé est que l'approche systémique stratégique et paradoxale ne repose sur aucun protocole établi. Vous vous demandez sans doute, comme moi, comment peut-on enseigner l'ISSP s'il n'y a pas de protocole à suivre ? Comment peut-on réellement l'apprendre ?

Ce qu'ils m'ont expliqué, c'est qu'ils transmettent plutôt une logique, un regard, un mouvement, une façon de voir les choses, une philosophie de vie. Ce n'est pas une formule mathématique à appliquer ou une langue à apprendre. Et ils m’ont confié que cela est drôlement complexe à enseigner. Parce qu'au-delà des concepts et de la théorie, il faut transmettre la capacité à s'adapter à chaque personne, à prendre en compte le contexte, à ne jamais généraliser. Il ne faut pas tout encapsuler dans un cadre strict. 

Ainsi, ce n'est pas un protocole strict qui est transmis, mais plutôt un regard particulier et des modes de pensée flexibles, adaptés aux réalités changeantes et complexes de chaque individu et de chaque système.


II. Accueillir, comprendre, et rejoindre l’extraterrestre !

Je vous en ai brièvement parlé dans les précédents chapitres mais dans l’ISSP, il est essentiel de considérer chaque individu dans son contexte présent, de reconnaître et d'accepter sa singularité. 

Pour expliquer un peu plus clairement ce qu’ils entendent par là, Lise-Hélène m'explique que chaque personne est un "extraterrestre" pour les autres, avec son propre langage, ses propres perspectives et son vécu unique. Cette métaphore souligne l'importance de comprendre que, même lorsque nous décrivons des réalités qui semblent similaires, nous utilisons des langages et des cadres différents que nous vivons différemment. Cette prise de conscience est cruciale pour désamorcer les conflits et encourager une communication authentique et respectueuse.

Dans les interactions professionnelles et sociales, l'ISSP propose d’apprendre à ne pas imposer sa propre vision du monde aux autres, mais plutôt à embrasser la diversité et la complexité de chaque individu. François exprime cette idée en parlant de chaque personne comme étant une "civilisation" en soi. Cela implique de reconnaître que chaque individu a le droit de voir le monde à sa manière, sans être jugé ou poussé à adopter une perspective différente.

Cette approche se distingue de celles qui cherchent à imposer des normes rigides, préférant au contraire valoriser la diversité culturelle et individuelle comme une source d'enrichissement mutuel. Comprendre l'extraterrestre dans le cadre de l'ISSP signifie adopter une attitude de respect, d'ouverture et de curiosité envers les différences. Chaque personne est unique dans sa manière de percevoir et d'interagir avec le monde, et cette singularité est non seulement acceptée mais encouragée.

François souligne l'aspect sur mesure de cette approche : "Comme il n'y a pas de protocole, on doit tout le temps faire du sur-mesure. Il n'y a pas de prêt-à-porter. On est constamment en train de prendre les mesures de tout le monde, à chaque séance." Cela signifie que les interventions de l'ISSP sont adaptées spécifiquement à chaque contexte et à chaque individu, au lieu de suivre un modèle universel préétabli.

En résumé, l'approche systémique stratégique et paradoxale invite à embrasser la diversité humaine comme une force, en reconnaissant et en célébrant la richesse des perspectives individuelles dans un cadre respectueux et non directif : accepter, comprendre et rejoindre l’extraterrestre.


III. Natalie et l’approche systémique stratégique et paradoxale chez Faine. 

J'ai interrogé Natalie, fondatrice de Faine, sur l'avenir de l'approche systémique stratégique et paradoxale au sein de l'organisation. Elle me souligne notamment que : "Chez Faine, l'intervention systémique est au cœur de nos pratiques. C’est ça qui fait notre force. Tous les membres de l’équipe et nos intervenants utilisent au quotidien l’approche systémique paradoxale. Toute l'équipe d'encadrement et une grande partie des intervenants sont systémiciens, ou cherchent à le devenir, ont cette capacité à déployer l’ISSP." Elle m’explique notamment que “tout le monde peut être accompagné mais pas tout le monde peut devenir systémicien, parce qu’il y a des gens pour qui l'accueil d'autres visions ou de "possibles" reste inaccessible et c’est ok. C’est ce qui fait la beauté de cette approche.” 

Elle précise également qu'au sein de Faine, tout le monde peut être accompagné par cette approche. C’est pour cela que Faine a créé la formation hÊtre Systémique : pour se doter petit à petit de formateurs capables de transmettre ce modèle aussi opératoire que respectueux qu'elle qualifie de "magique". Pour Natalie, il est indéniable qu'il existe un avant et un après la découverte de l'approche systémique, et c’est pour cela qu’il est essentiel de former de nouveaux praticiens pour pérenniser cette méthodologie unique en son genre. 

Enfin, l'avenir de l'approche systémique paradoxale repose sur sa capacité à se renouveler et à s'adapter aux nouvelles réalités. Chez Faine, il est clair que la formation continue des praticiens est essentielle pour transmettre efficacement cette approche. Natalie insiste sur l'importance de la formation continue des praticiens, incluant des pratiques telles que les débriefings formatifs et l'intervision, qui leur permettent d'intégrer, de pratiquer et d’approfondir cette philosophie dans leur pratique quotidienne. C'est ainsi que cette approche continuera à œuvrer pour répondre aux besoins des individus, des organisations dans un contexte en constante évolution.


IV. Conclusion

En conclusion, l'approche systémique paradoxale nous invite à embrasser la complexité et la diversité du monde contemporain. Elle nous enseigne que chaque individu est une civilisation en soi, méritant d'être compris et respecté dans sa singularité. C'est une invitation à adopter une approche plus humaine, flexible et respectueuse dans nos interactions et nos interventions, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel.

Cependant, l'impact de l'approche systémique stratégique et paradoxale va bien au-delà du coaching et de la formation professionnelle. Elle influence profondément notre manière d'interagir avec le monde. Une chose est claire : une fois que l'on commence à s'intéresser à cette approche, il y a un avant et un après.

Merci de m’accompagner dans ce voyage fascinant à la découverte de l'approche systémique stratégique et paradoxale. À bientôt pour le prochain chapitre de "hÊtre Systémique : Accueillir, comprendre et rejoindre l’extraterrestre".

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hÊtre Systémique : Chapitre 2 - Quand l'approche systémique stratégique et paradoxale fait la différence

Chers lecteurs,

Je suis ravie de vous retrouver pour ce deuxième chapitre d’hÊtre Systémique : Accueillir, comprendre et rejoindre l’extraterrestre.

Si le premier chapitre était une introduction générale à l’approche systémique stratégique et paradoxale, ce deuxième chapitre se concentre sur ses applications pratiques et son efficacité dans la résolution de problèmes. Ici, vous découvrirez comment Lise-Hélène, François et Natalie mettent en œuvre cette approche, tant dans leur vie professionnelle que personnelle.

 

Information sur les participants ici
  • Lise-Hélène est consultante spécialisée dans l’accompagnement des dirigeants et des structures en période de “fragilité”. Notamment, elle aide à résoudre les conflits au sein des entreprises. Elle propose également des formations dans des contextes d’interactions intenses pour apprendre à observer les situations sous un autre angle et favoriser des visions du monde plus ouvertes et plus respectueuses.
  • François exerce trois activités principales : il dispense des formations en intervention systémique à des acteurs sociaux intéressés par cette approche ; aussi, en utilisant l’approche systémique paradoxale, il accompagne des équipes dans l’analyse de leurs pratiques professionnelles ; enfin, il propose un accompagnement systémique basé sur l’ici et le maintenant, axé sur le présent plutôt que sur le passé.
  • Natalie, de formation psycho-sociologue, met au cœur de sa pratique l’intervention systémique stratégique et paradoxale. Elle intervient principalement dans le cadre de la formation continue sur les relations inter-individuelles et inter-groupes, ainsi que dans l’accompagnement de professionnel.le.s et d’équipes à travers des séances de coaching et d’analyse des pratiques professionnelles.

 


I. L’approche systémique : une approche holistique

Lors de nos discussions, l’adaptabilité de l’intervention systémique stratégique et paradoxale (ISSP) est apparue comme un point central, notamment pour sa capacité à s’adapter à chaque situation avec subtilité. Lise-Hélène souligne que cette approche est applicable dans toutes les circonstances, mais jamais de la même manière. Chaque interaction, chaque demande du client, chaque instant d’une séance d’accompagnement est unique, du fait de son contexte. En effet, ce qui rend cette approche si unique c’est son absence de protocole dans un cadre méthodologique. Comme mentionné dans le premier chapitre, il n’y a pas de généralisation dans cette approche. Chaque individu est considéré dans son unicité et chaque problème est abordé dans son contexte spécifique. 

L’ISSP enseigne aux accompagnants et aux accompagnés à être flexibles. François m’explique que cette approche n’est pas un outil, mais une véritable façon de voir et d’interroger le monde. En ce sens, l’approche systémique dépasse largement le cadre traditionnel de l’accompagnement pour devenir une véritable philosophie de vie. C’est une perspective large, dynamique et adaptable, qui évolue au gré des circonstances et des interactions humaines. En bref, c’est une invitation à explorer les multiples facettes de la réalité, en abandonnant les généralisations au profit d’une compréhension plus profonde et nuancée.


II. L’approche systémique à travers des exemples.

Rien ne permet de mieux comprendre et d’évaluer l’efficacité d’une approche que des anecdotes et des témoignages. Ici, plongeons-nous dans des récits concrets pour comprendre comment l’approche systémique stratégique et paradoxale transforme les interactions entre accompagnant et accompagné en moments de co-construction et de croissance.

Le premier à s’exprimer, François relate l’expérience d’une cliente qui, après des années de thérapie, a enfin ressenti lors des séances avec lui une réelle co-construction plutôt qu’une dépendance vis-à-vis de son accompagnateur. En effet, dans l’ISSP, l’accompagnant adopte une posture de non-sachant et cherche plutôt à guider l’accompagné dans un processus de réflexion et de découverte pour résoudre son problème. 

De son côté, Lise-Hélène évoque son accompagnement de managers de structures en situation de « fragilité ».  En analysant la situation avec eux, elle identifie ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné lors de précédentes tentatives de résolution. Parfois, quelques méthodes sont nécessaires à appliquer, mais souvent, aucun outil spécifique n’est requis. L’ISSP permet de rétablir un équilibre, surtout lorsque les accompagnés se sentent dépassés par les évènements. De ce fait, elle souligne l’importance de faire sentir au client qu’il n’existe pas de solution universelle. Cette perspective aide à alléger la pression et invite les accompagnés à construire des solutions adaptées à leur réalité propre.


III. L’approche systémique dans la résolution des problèmes

Pour aborder les conflits, il faut souvent une analyse approfondie allant au-delà des symptômes visibles. C’est là que l’approche systémique stratégique et paradoxale entre en jeu, offrant une vision holistique des dynamiques en jeu. Pour Natalie, l’ISSP possède une magie particulière, celle de démystifier la complexité des situations tout en encourageant l’autonomisation individuelle, notamment dans la gestion des conflits ou les situations critiques. En effet, cette approche excelle dans les situations complexes, qu’il s’agisse d’interactions interpersonnelles ou de défis internes à soi-même. Elle agit comme un catalyseur pour apporter la clarté nécessaire à la résolution des problèmes, devenant ainsi un outil indispensable pour identifier des solutions durables.

Vous l’aurez compris, fondamentalement, cette approche vise à explorer les problèmes en profondeur, plutôt que de proposer des solutions superficielles. Elle encourage l’analyse des difficultés pour engager un processus de résolution durable. Notamment, Lise-Hélène exprime sa frustration face à l’idée répandue selon laquelle il existerait des solutions préformatées à chaque problème. Dans l’ISSP, il n’y a pas de recette miracle pour résoudre les problèmes. Les accompagnants s’engagent plutôt dans une exploration approfondie, cherchant à comprendre les interactions complexes qui façonnent une situation donnée. Comme François l’explique, parfois, le simple fait de décoder un problème peut suffire à le résoudre. Plutôt que de se focaliser sur ce qui devrait être, l’ISSP invite alors à explorer ce qui est réellement. Avec cette approche, les accompagnants offrent un espace où les clients peuvent explorer et expérimenter pour trouver leur propre chemin, sans attente ni jugement de la part de l’accompagnateur..

En résumé, l’approche systémique stratégique et paradoxale va au-delà de l’analyse dans la résolution de problèmes. Elle invite à plonger dans la complexité humaine ou organisationnelle, à découvrir de nouvelles perspectives et à cultiver une compréhension plus profonde de soi et du monde qui nous entoure. Elle permet aux personnes accompagnées de se positionner différemment et de raisonner de manière nouvelle, ouvrant ainsi la voie à des actions innovantes. 


IV. Conclusion – L’approche systémique franchit les limites du pro et du perso.

“Mais du coup, est-ce que vous arrivez à mettre en mode off l’approche systémique lorsque vous n’êtes plus au travail ?” Voilà une des questions que j’ai posées aux intervenants. “Non”, m’ont-ils tous répondu. 

En effet, tous ont souligné la difficulté à séparer ces deux dimensions, affirmant que l’approche systémique imprègne chaque facette de leur vie. Cela ne signifie pas qu’il est impossible de le faire ; Natalie a mentionné des collègues qui arrivent à distinguer clairement leur vie professionnelle et leur vie personnelle…. Pour elle, il est clair que l’approche systémique stratégique et paradoxale guide ses actions au quotidien. Bien que son utilisation peut varier selon les circonstances, que ce soit dans un contexte professionnel ou dans ses interactions avec sa famille et ses amis, l’approche systémique informe toutes ses réflexions. Il n’y a pas de mode “OFF”

Ce que j’essaye de transmettre ici c’est que l’approche systémique stratégique et paradoxale, parce qu’elle nous permet un autre regard sur la complexité du monde, nous influence au-delà de nos pratiques professionnelles : et pourquoi se priver d’une capacité de compréhension sans a priori, non-pathologisante et méthodologique. D’ailleurs, comme l’ont souligné les trois participants à différents moments de l’entretien : pourquoi chercher à dissocier l’approche systémique de la vie personnelle ? Pour être honnête, chers lecteurs, je n’ai toujours pas de réponse à fournir alors…. à suivre !

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