Les violences conjugales et intrafamiliales touchent des milliers de personnes chaque année, mais les victimes ne se manifestent que très rarement de manière directe. Face à ce constat, comment les professionnels peuvent-ils réagir de manière appropriée ? Pour répondre à cette question, Faine a élaboré une formation spécifique. Notamment, ce sont Céline Roegiers, coach et formatrice spécialisée en égalité femme-homme, ainsi que Christine Mourgues-Bastide, coordinatrice et formatrice, qui ont piloté la formation.
Commandée par la ville de Montrouge, cette formation vise à sensibiliser les agents municipaux à l’accueil des victimes de violences et à leur fournir les outils nécessaires pour offrir un premier soutien bienveillant et efficace.
Pour mieux comprendre l’enjeu de cette formation, j’ai eu l’occasion d’échanger directement avec Céline. Voici ce qui en est ressorti.
I. L’enjeu de l’accueil : écouter avant d’agir
Accueillir une victime de violences ne se résume pas à lui ouvrir la porte. Il s’agit également de l’accueillir avec bienveillance et écoute. « Il est rare qu’une femme vienne directement dire « je suis victime de violences ». C’est précisément là que la formation entre en jeu : elle enseigne aux agents d’accueil à identifier les signes de détresse et à orienter les victimes vers les ressources appropriées, » souligne Céline..
Cette journée d’apprentissage est donc cruciale, car elle donne aux participants des clés pour détecter les signes de violences et adopter les bons réflexes, tout en leur rappelant qu’en tant qu’agents d’accueil, ils ne se substituent pas aux professionnels spécialisés.
II. Une approche concrète et dynamique
Afin de rendre l’apprentissage aussi impactant que possible, Faine allie théorie et pratique. En effet, au cœur de cette formation se trouve l’apprentissage par l’expérience. Les participants s’exercent à travers des mises en situation, des jeux de rôle, et des échanges collectifs. L’objectif est double : non seulement comprendre la gravité des violences intrafamiliales, mais aussi apprendre à adopter les bons réflexes, comme savoir où orienter les victimes (par exemple, en leur fournissant des contacts utiles comme le numéro d’appel 3919).
« Tous ces jeux permettent de prendre du recul et d’aborder la situation avec sérieux tout en créant un climat plus détendu. En effet, comme la pratique suit immédiatement la théorie, elle favorise la confiance en soi des participants, rendant l’apprentissage plus efficace et durable, » explique Céline.
III. Ce qu’il faut dire… ou plutôt ne pas dire
Plutôt que de se concentrer uniquement sur ce qu’il faut dire, les participants découvrent surtout ce qu’il ne faut absolument pas dire lors de l’accueil d’une victime. « L’un des thèmes les plus marquants de la formation était « Comment rater son rôle d’accueillant », qui consistait à mimer les erreurs et faux-pas les plus courants, » précise Céline. En effet, il est souvent plus facile de retenir les comportements à éviter (nous avons tous une idée, même sans expertise, de ce à quoi pourrait ressembler un accueil inapproprié d’une personne victime de violences) que d’apprendre une liste de bonnes pratiques. Cette approche ludo-pédagogique permet de graver, par l’expérience de l’erreur et les analyses qui en découlent, les bonnes pratiques dans les mémoires des participants.
IV. Une nécessité pour les collectivités locales
Encore une fois, l’objectif de cette formation n’est pas de former des experts, mais de fournir aux agents d’accueil des outils pratiques pour offrir un premier soutien efficace. Au cours de cette formation, les participants apprennent à reconnaître les signes subtils de violences, à créer un environnement sûr et à orienter correctement les victimes vers les services adaptés.
De plus en plus de villes, comme Montrouge, prennent conscience de l’importance de former leurs équipes à l’accueil des victimes de violences. Ces formations permettent aux agents municipaux, souvent en première ligne, de mieux comprendre la complexité des situations qu’ils rencontrent et de réagir avec bienveillance et professionnalisme.
V. En conclusion
Chez Faine, nous croyons fermement qu’il est important pour chaque professionnel de disposer des outils nécessaires pour accueillir et orienter les victimes de violences. Comme l’explique Céline, que ce soit dans les collectivités locales ou ailleurs, savoir écouter, comprendre, et guider les victimes est un enjeu d’utilité publique.
Aujourd’hui, nous nous sommes concentrés sur la formation en elle-même. Restez à l’affût pour notre prochain chapitre et en apprendre davantage sur la manière dont Faine s’engage et s’investit pour créer et mettre en place ce type de formation.